Pour bien comprendre l’industrie textile, comme vous avez pu le lire dans l'article "Textile et achats responsables : par où commencer ?", il est important de faire la différence entre les 3 différents types de matières premières dont sont issus les tissus :
Pour aller plus loin, nous vous proposons ci-dessous un décryptage des principales matières artificielles et naturelles végétales et animales. Elles peuvent se révéler être des matières plus durables que les matières synthétiques.
Les fibres naturelles végétales :
Le chanvre : longtemps délaissé par l’industrie textile au profit de matières plus confortables, le chanvre revient sur le devant de la scène grâce à la mode éthique. Plus écologique, il est cultivé localement, n’utilise pas de traitement chimique et nécessite peu d’irrigation. Il a également des vertus intéressantes : solide, résistant à l’humidité, thermorégulateur et antibactérien.
Le lin : plus écologique, il est cultivé localement. La France est d’ailleurs le 1er producteur au monde. Il ne demande que très peu d’eau et n’utilise pas de produits chimiques. Il a également des vertus intéressantes : robuste, absorbant et thermorégulateur. Sa transformation a cependant un impact sur l’environnement : si sa production est locale, sa filature et son tissage ne peuvent quant à eux être réalisés qu’en Asie. Son réacheminent en Europe pose une problématique écologique majeure.
Les fibres artificielles :
Le Lyocell : matière chimique artificielle d’origine végétale, produite à partir de pulpe de bois (eucalyptus, chêne ou bouleau), dont la cellulose est traitée chimiquement sans solvant toxique et en circuit fermé (recyclage et réutilisation). Commercialisée sous la marque Tencel, c’est une excellente alternative au coton : cultivée sans pesticides à partir d’arbres spécifiquement plantés pour sa production, 100% biodégradable et compostable (si non mélangée à d’autres fibres synthétiques), à fort rendement et moins consommatrice en ressources (1KG = 1000L d’eau).
Le modal : matière chimique artificielle d’origine végétale, produite à partir de cellulose de bois de hêtre, traitée chimiquement à l’aide d’un solvant non-toxique recyclé à 99%. Plus écologique, elle nécessite jusqu’à 10 à 20 fois moins d’eau que le coton traditionnel.
L'Ecovero® : matière chimique artificielle d’origine végétale, produite à partir de pulpe de bois, similaire au Lyocell. Le bois utilisé est issu de forêts durables, certifiées FSC ou PEFC.
La viscose : matière chimique artificielle d’origine végétale, produite à partir de pulpe de bois (coton, bambou, eucalyptus). Attention, son processus de fabrication est très polluant et gourmand en eau ! Des solvants toxiques tels que l’acide citrique et le sulfate de soude sont utilisés puis rejetés dans la nature par les pays producteurs. Faute de moyens de retraitement, cela pollue les rivières et les écosystèmes. L’impact social et sanitaire de sa production est également non-négligeable : les travailleurs sont exposés à des produits chimiques dangereux pour la santé, sans équipements de sécurité adéquats, et ne bénéficient pas de conditions de travail encadrées. Privilégiez la viscose certifiée FSC ou PEFC garantissant que la source de matière végétale est respectueuse de l'environnement et du travail des hommes, en dépit d’un processus de transformation restant polluant.
Les fibres naturelles animales :
La soie : la production de soie nécessite souvent le recours aux pesticides et se préoccupe peu du bien-être animal. Les larves des vers à soie sont le plus souvent ébouillantées afin de faciliter le processus de récolte et d’accroître le rendement. Il existe cependant une filière labellisée Global Organic Textile Standard (GOTS), sans pesticides et soucieuse du bien-être animal. La récolte ne se fait qu’après l’éclosion des cocons.
La laine : une matière naturelle animale provenant du mouton. Elle est biodégradable et durable mais peut également avoir un fort impact environnemental selon les conditions dans lesquelles elle est produite (forte demande de terres, production de gaz à effet de serre, nettoyage aux produits chimiques, maltraitance animale, etc.). Favoriser la laine biologique garantit des standards élevés en matière de gestion responsable des terres d’élevage et de pâturage. C'est aussi favorable pour le bien-être animal (interdiction du museling par exemple).
N'hésitez pas à lire l'article "Textile et achats responsables : par où commencer ?" pour mieux comprendre les problématiques de l'industrie textile et sur quels critères se baser lors du choix de produits textiles. Un décryptage des labels vous est également proposé dans cet article. Bonne lecture !
- Articles récents
- Coopérations territoriales : Comment l'implication collective sur un territoire permet de faire bouger les lignes ?
- Comment penser l'architecture comme support de projets sociaux ?
- Le territoire : un vecteur d’inclusion ? Rencontre avec des professionnels engagés
- Territoire & coopérations : un laboratoire de solutions aux problématiques exacerbées en milieu rural
- Coup de propre sur les produits d’entretien et d’hygiène responsables
- Comment cheminer vers une alimentation responsable ?
Les démarches RSE initiées au sein de vos structures nous intéressent !
Partagez vos expériencesCatégories
- Retours d'expériences
- Passer à l'action, en pratique
- Démarches d'adhérents
- label
- Réseau APOGÉES
- Tous les articles
- Articles récents
- Coopérations territoriales : Comment l'implication collective sur un territoire permet de faire bouger les lignes ?
- Comment penser l'architecture comme support de projets sociaux ?
- Le territoire : un vecteur d’inclusion ? Rencontre avec des professionnels engagés
- Territoire & coopérations : un laboratoire de solutions aux problématiques exacerbées en milieu rural
- Coup de propre sur les produits d’entretien et d’hygiène responsables
- Comment cheminer vers une alimentation responsable ?