Les achats indirects désignent tous les achats non-stratégiques ne servant pas à la production, mais nécessaire au bon fonctionnement des entreprises ou des associations. Ils concourent au bon déroulement de leurs activités. Ils peuvent inclure de nombreuses catégories de produits, mais à titre d’exemple, les plus courantes sont :
- Les consommables de bureau : colles, adhésifs, cartouches d’encre, stylos, etc.
- Les fournitures d’écriture : papier, cahiers, carnets, enveloppes, etc.
- Le matériel informatique, d’imprimerie, de téléphonie : ordinateurs, téléphones, imprimantes, photocopieurs, etc.
- Les assurances et prestations de services : intérim, nettoyage, ingénierie informatique, conseil, etc.
Longtemps sous-évalués, les achats indirects sont en réalité un véritable levier stratégique, notamment les trois premières catégories :
- Sources de gisements d’économies, ils permettent aux structures qui s’y intéressent de près de mieux maîtriser leur budget de fonctionnement, voire d’augmenter leurs marges.
- Consommés régulièrement et en masse par la majorité des structures, l’optimisation de leur achat est l’un des 1ers axes de progrès dans le cadre d’une démarche RSE.
Dans le contexte actuel de flambée des prix de l'énergie, des matières premières et des composants, la tentation de faire des économies d’échelles pour accroître ses marges sur ces achats peut être grande. Cependant, qu’il s’agisse de la consommation de ressources (énergie, eau), de la production de déchets, du rejet de polluants dans les milieux naturels lors de leur fabrication, ou de leur utilisation non raisonnée, l’impact de ces achats sur l’environnement est loin d’être négligeable tout au long de leur cycle de vie.
Selon l’ADEME, un employé de bureau en France produit entre 120 et 140KG de déchets par an dont 75% sont des déchets papiers et cartons. C'est sans compter les 81 millions de cartouches d’encre utilisées par an dont seulement la moitié est recyclée. Ces données sont d’autant plus aberrantes que 25% des documents imprimés sont jetés moins de 5 minutes après leur impression et que 16% d’entre eux ne sont jamais lus.
Concernant le matériel informatique, plus une entreprise achète et renouvèle le matériel de son parc, plus elle contribue à un mode de consommation néfaste pour l’environnement. Il occasionne une pollution : de la fabrication des produits (composants et matériaux issus de minerais rares, situés dans des régions en tension géopolitique), à leur transport et à leur utilisation (infrastructures de télécommunications et d’internet, serveurs). Les équipements informatiques représentent également 21% de la consommation d’électricité d’une entreprise.
Ainsi il apparaît plus que jamais nécessaire pour les entreprises ou associations de mener une réflexion sur les achats indirects au sein de leurs établissements. Les directions doivent jouer leur rôle essentiel de sensibilisation des salariés à la prise en compte des critères sociaux et environnementaux dans leurs usages quotidiens. Les économies sur ces catégories peuvent être faites en privilégiant une démarche d’achats responsables et de conduite du changement. En encourageant les équipes aux évolutions de pratiques et à la sobriété, par exemple, plutôt qu’en allant vers des produits néfastes pour l’environnement et les hommes.
Comment faire des choix éclairés ? Sur quels critères redoubler de vigilance lors du choix des produits ?
Le meilleur déchet est évidemment celui que l’on ne crée pas. Pourtant, force est de constater que les habitudes ont la vie dure, bien que les usages aient évolués pour certaines catégories de produits telles que le papier avec l’essor du numérique. Sans compter que ces nouveaux usages amènent parfois avec eux des dérives équivalentes.
Le 1er pas vers une consommation responsable consiste ainsi à réduire sa consommation. Pour y parvenir, plusieurs options sont à votre disposition. Faites tout d’abord le tour de toutes les références achetées par votre entreprise et listez celles peu populaires vis-à-vis de vos collaborateurs afin de les éliminer de vos approvisionnements. Il n’est pas nécessaire de continuer d’acheter des références peu ou pas consommées, qui génèreront du stock et les risques associés (altération de la qualité du produit, incompatibilité du matériel en cas de remplacement, coût, etc.).
Ne sous-estimez pas l’accompagnement pédagogique à mener vis-à-vis de vos collaborateurs : c’est même le point de départ d’une consommation responsable. Il vous faut amorcer le changement en commençant par acheter en fonction de leurs besoins, et non en fonction de leur poste ou positionnement hiérarchique. « On a toujours fait comme ça, pourquoi changer » ne doit pas vous freiner.
Le 2nd pas consiste à être proactif auprès de vos fournisseurs et à leur demander de vous présenter des alternatives aux produits que vous utilisez habituellement.
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Veiller au mode de conception :
Le choix des matières premières est le point de départ. Privilégiez des produits écolabellisés, réutilisables et faits à partir de matières recyclées et/ou biodégradables. Par exemple : encres végétales, papiers recyclés, stylos rechargeables pour les fournitures d’écriture ; cartouches d’encre compatibles et rechargeables pour les consommables de bureau. Optez le plus possible pour des fournitures solides, sans plastique, et non-odorantes.
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Réduire le jetable :
La loi AGEC prévoit de nouvelles obligations en matière d’achat des entreprises et interdit notamment le recours au plastique à usage unique. Terminé les gobelets en plastique à la machine à café, et place aux contenants lavables et réutilisables (mugs, carafes, etc.). Equipez vos cuisines en couverts, assiettes et tupperwares réutilisables, installez des petites cuillères à proximité de la machine à café pour supprimer les touillettes : des gestes simples mais avec un fort impact !
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S’assurer de la réparabilité :
Apposé depuis début 2021 sur de nombreux équipements, dont les ordinateurs portables et les smartphones, l’indice de réparabilité permet de déterminer la facilité à réparer les appareils. Privilégier un produit avec un indice élevé lors de l’acquisition, c’est réduire considérablement le risque de devoir le remplacer en cas de panne et contribuer à préserver les ressources planétaires.
La loi AGEC du 10 février 2020, relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire, oblige les fabricants en ce sens. Depuis le 1er janvier 2021, ils doivent informer de la disponibilité des pièces de rechange lors de l’achat.
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Penser la fin de vie des objets :
Bien choisir ses fournitures et matériels de bureau, c’est aussi penser à leur fin de vie et à leur retraitement. Opter pour un matériel réparable par exemple, permet d’en allonger la durée de vie. Selon l’ADEME, passer de 2 à 4 ans d’usage pour un ordinateur permet de réduire son impact environnemental de 50%. L’annuaire disponible sur le site Longue Vie Aux Objets est une ressource précieuse pour trouver une alternative à l'achat neuf ou une solution pour donner une nouvelle utilité aux objets dont vous ne voulez plus.
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Opter pour le réemploi :
Les pistes sont nombreuses pour repenser les usages au sein des entreprises, et se diriger vers de nouveaux modèles d’acquisition de fournitures et matériels autres que l’achat neuf : achats reconditionnés, prêts, échanges, dons, etc.
En effet, l’achat de matériel reconditionné est une solution économique et écoresponsable. Le reconditionnement d’un équipement informatique (PC ou téléphone) permet d'économiser entre 20 et 40 % du prix d'achat et entre 20 à 60 % de l'empreinte carbone selon l'usage (selon Gilles Mezari, directeur général de Saaswedo). Pourquoi ne pas faire appel à une structure de l’ESS, spécialiste du reconditionnement, qui favorise le retour à l’emploi de personnes vulnérables telle qu’Ecodair ? Après tout, « réparer le matériel pour préserver l’immatériel, les hommes, les femmes, et la planète » c’est une belle mission à laquelle participer non ?
Concernant le mobilier de bureau, de nombreuses produits conçus à partir de matière recyclée existent également. Nous vous invitons à lire notre article sur le mobilier responsable pour encore plus de conseils sur le sujet.
Certes, la mise en place d’une démarche responsable d’achats de bureau peut avoir un coût, mais le prix d’acquisition peut vite être rentabilisé par la baisse de la consommation. Achetez moins mais mieux, en favorisant des produits dont l’usage dure plus longtemps. Pour vous aider dans cette démarche, un guide des labels aux critères les plus engageants sur les dimensions environnementales et sociétales est disponible ci-dessous.
Quels sont les labels à privilégier ?
Les experts du Réseau APOGÉES vous recommandent les labels suivants. Certains sont disponibles dans la sélection de produits à votre disposition.
Les points de vigilance :
Peu de labels intègrent tout le cycle de vie des produits et il faut parfois creuser un peu plus loin si vous souhaitez intégrer des critères aux différents stades de vie du produit. Il est compliqué par exemple de trouver des labels garantissant une réelle amélioration sur la question de la distribution des produits. Il faudra vous pencher sur les démarches personnelles des fournisseurs sur ces aspects.
Pour réduire l’impact carbone de la logistique, l’idéal est de s’approvisionner auprès d’un fournisseur en France ou en Europe plutôt qu’à l’autre bout du monde dans un premier temps, et de faire le choix d’un fournisseur aux pratiques vertueuses. Certains de nos fournisseurs-partenaires par exemple intègrent ces questionnements logistiques dans leur fonctionnement en formant leurs salariés à l’écoconduite, ou en optimisant les tournées de leurs camions de livraison. Sachez aussi que plus on fait de commandes, plus on est livré, et plus on pollue ! Limiter le nombre de commandes annuelles en faisant quelques commandes plus importantes dans l’année est une bonne perspective pour réduire son impact carbone. Ainsi, certains de nos fournisseurs vous proposent de grouper les livraisons, ou vous font bénéficier de remises incitatives à un minimum de volume par commande.
Enfin, adopter une démarche responsable sur les achats de bureau passe aussi par les écogestes que vous pouvez mettre en place au sein de votre structure, par le biais notamment de formations auprès de vos salariés. En voici quelques exemples :
- prendre l’habitude d’allumer les équipements numériques ou d’impression au moment de l’utilisation et les éteindre par la suite pour éviter les modes « veille » ou « attente » très énergivores,
- imprimer utile et de manière non-systématique et faire appel à un organisme comme Conibi, assurant la collecte des consommables d’impression (cartouches) qui sont réutilisés et recyclés à 100% selon des processus optimisés qui aident à préserver les ressources naturelles de notre planète,
- la mise en place d’un système de dématérialisation ou encore de signature électronique, comme le propose Canon, l’un de nos fournisseurs référencés, est une solution pertinente pour réduire les impressions. Découvrez ces solutions à cet endroit.
- mettre en place le tri des déchets en mettant à disposition les conteneurs spécifiques, dont le tri du papier, obligatoire pour les entreprises depuis 2016. Faire appel à une société spécialisée dans la réinsertion sociale, à l’instar d’Elise, que le Réseau APOGÉES utilise, est une belle occasion de s’inscrire dans une démarche environnementale et sociale par exemple. Fiducial, aussi référencé par le Réseau APOGÉES, propose une solution globale et clé-en-main de gestion des déchets de bureau. Pensez-y !
Les ressources pour aller plus loin :
- Pour approfondir le sujet des labels environnementaux, n’hésitez pas à consulter :
- les ressources de l’ADEME
- le site labelinfo.be et les tableaux de comparatifs de labels par catégorie
- Tout savoir sur le « Made In France »
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Les démarches RSE initiées au sein de vos structures nous intéressent !
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